Un moulin à prières (mani chuskor ou mani korlo en tibétain) est un objet cultuel utilisé par les Tibétains pratiquant le bouddhisme.
Le moulin à prières traditionnel est constitué d'un cylindre rempli de mantras et pouvant tourner librement autour d'un axe. Selon les croyances associées à cet objet, actionner un tel moulin a la même valeur spirituelle que de réciter la prière du mantra, la prière étant censée se répandre ainsi dans les airs comme si elle était prononcée.
Les moulins souvent disposés en longues séries sont mis en mouvement l'un après l'autre par le fidèle qui passe devant eux. Le fidèle déplace les moulins avec sa main droite. Et le moulin doit être tourné dans le sens des aiguilles d'une montre, afin que le mantra soit lu dans le sens où il a été écrit.
Les drapeaux à prières de l’Himalaya
Photo Christiane Mordelet
Les drapeaux de prières ou drapeaux à prières sont de petites pièces de tissu rectangulaires colorées et imprimées, suspendues au passage des cols, au sommet des montagnes, au croisement des chemins, sur le toit des maisons, sur les ponts, à l'extérieur des temples, dans la région de l'Himalaya: Ladakh, Tibet, Népal, Sikkim et Bhoutan.
Selon les adeptes du bouddhisme tibétain, le vent qui souffle, caressant au passage les formules sacrées imprimées, les disperse dans l’espace et les transmet ainsi aux dieux et à tous ceux qu'il touche dans sa course.
Les cinq couleurs pour représenter les cinq éléments :
-le bleu pour le ciel (ou l'espace) ;
-le blanc pour l’air (ou le vent) ;
-le rouge pour le feu ;
-le vert pour l'eau ;
-le jaune pour la terre.
Les drapeaux de prière bouddhistes sont censés, en rassemblant ces cinq éléments, créer une harmonie dont l’univers entier pourrait bénéficier.
Les Tibétains pensent que, grâce au vent puissant des montagnes de l’Himalaya, les bénédictions seraient apportées à tous. Ils ont alors décidé de les accrocher au-dessus des cols de montagne et des rivières, pour que tous ceux qui passent à côté puissent en bénéficier.
Connaissez-vous le toumo ?
Le toumo, chaleur ou feu intérieur en tibétain, est une pratique tantrique enseignée par le yogi Nãropa qui permet de repousser les limites de résistance au froid. C’est le yoga de la chaleur intérieure.
Alexandra David-Néel l’a pratiqué lorsqu’elle était au monastère De-Chen Ashram en 1916.
(lettre à son mari du 25 mai 1916) :
Je poursuis mes expériences au sujet de cette thoumo, méthode d'engendrer de la chaleur si fameuse au Tibet. Il y a quelque chose là-dedans. D'abord de l'autosuggestion, cela sans aucun doute, et
puis l'accoutumance, l'endurcissement qui vient de la pratique, mais aussi une manière d'agir sur la respiration et la circulation du sang […]. J'arrive à demeurer assise au-dehors, sur mon balcon,
le matin avant le lever du soleil vêtue d'une mince mousseline de Bénarès, sans sentir le froid. J'ai fait cela, les deux pieds enfoncés dans la neige alors qu'il y en avait une épaisse couche. Peu à
peu, j'ai éprouvé le besoin de diminuer le nombre de mes
couvertures, ayant trop chaud la nuit. La différence est très grande entre ce résultat et mon état perpétuellement grelottant de l'été dernier.
Elle décrit cette méthode avec beaucoup de détails dans son livre Mystiques et magiciens du Tibet.
« Par une nuit d’hiver où la lune brille, ceux qui se croient capables de subir victorieusement l’épreuve, se rendent, avec leur maître, sur le bord d’un cours d’eau non gelé. Si aucune eau libre
n’existe dans la région, l’on perce un trou dans la glace. La nuit choisie est une de celles où le vent souffle avec violence. Elles ne sont point rares au Tibet.
Les candidats au titre de réspa, complètement nus, s’assoient sur le sol, les jambes croisées.
Des draps sont plongés dans l’eau glacée ; ils y gèlent et en sortent raidis. Chacun des disciples en enroule un autour de lui et doit le dégeler et le sécher sur son corps. Dès que le
linge est sec on le replonge dans l’eau et le candidat s’en enveloppe de nouveau. L’opération se poursuit ainsi jusqu’au lever du jour. Alors celui qui a séché le plus grand nombre de draps est
proclamé le premier du concours. »
Extrait de : Alexandra David-Néel, Mystiques et magiciens du Tibet, Plon, 1929 (Pocket, 2014)
La fête du LOSAR remonte au premier roi Tibétain, Nyatri Tsenpo, dont le règne débuta en l' an -127.
L'année de son intronisation marque la première année du calendrier Tibétain.
Le Losar est une des fêtes Bouddhistes les plus importantes au Tibet et il coïncide avec le premier jour de la nouvelle année lunaire dont la date est choisie conformément aux fondements de l'astrologie Tibétaine.
Si le Losar en lui même se déroule dans l'intimité de la famille ou en offrandes aux temples alentours, les jours qui suivent sont l'occasion de ripailles familiales, de visites à tous les voisins et amis en partageant des verres de Chang, la bière d'orge et des Kabsé, les biscuits du nouvel an.
Les enfants recoivent des vêtements neufs, dans les villages les danses s'organisent , elles peuvent durer des jours entiers comme les courses de chevaux ou les lancers de pierres .
C'est aussi le moment de se débarasser de l'année moribonde, repeindre sa maison ou la nettoyer du sol au plafond et surtout faitre sortir des toits plats des volutes d'encens et de genévrier qui montent vers le ciel comme une offrande.
Lui succède alors le Mönlam la fête de la grande prière où se déroulent les danses de Cham et sont exposées les Tormas, sculptures colorées en beurre.
Alexandra David Néel dans "Le voyage d'une Parisienne à Lhassa" relate le Losar qui se déroule au moment où elle arrive à Lhassa.
Elle évoque la coutume du "Lud Kong kyi Gyalpo" cet homme qui doit porter les fautes de tout le peuple afin d'apaiser la colère des divinités, récit pittoresque et témoignage d'une culture très ancrée dans les croyances.
Ganesh,
le dieu le plus vénéré de l’Inde,
de l’Asie en général
Il est l'un des dieux les plus sacrés, toujours invoqué au début de chaque cérémonie hindoue.
Ganesh est le dieu qui supprime les obstacles. Il est aussi le dieu de la sagesse, de l’intelligence, de l’éducation et de la prudence, le patron des écoles et des travailleurs du savoir. Fils de Shiva et Pârvatî il est reconnaissable à sa tête d'éléphant.
Ganesh est un des symboles de l’union entre le divin et l'humain. Cette symbolique se retrouve dans les tailles respectives de Ganesh, l’éléphant, le plus grand animal terrestre, et son vâhana, le rat, un très petit mammifère : le vâhana est l'être ou l'objet qui sert de monture ou de véhicule à une divinité.
Dans sa représentation, la partie inférieure est la partie humaine et la partie supérieure, la tête, est la partie éléphantine et divine. Il est un homme mais son esprit est à l’image du cosmos, il peut donc, par la puissance de la pensée, écarter les obstacles de l’ignorance et comprendre la nature de l’univers. Il porte parfois un cobra royal en cordon ou sous forme de ceinture ou posé sur la tête, en symbole de protection.
Le collier de Ganesh est fait de 50 éléments, les 50 lettres de l'alphabet, et cette représentation orne Ganesh de l'outil des phonèmes.
À Paris le Temple « Sri Manicka Vinayakar Alayam » où l’on prie Srî Ganesha, a été créé en 1985. Il est situé à la limite des XVIIIe et Xe arrondissement où réside une importante communauté tamoule. Le culte de Ganesha donne lieu, fin août début septembre, à une imposante procession annuelle dans le quartier.
Procession de Ganesh à Paris
Par Paul Munhoven — Paris, CC BY-SA 3.0,